Histoire de la conserverie
C’est à la pointe Sud-Ouest du Finistère, au cœur des ports de pêche Cornouaillais, que Joelle et Jean-François Furic ont décidé d’implanter l’activité de La Compagnie Bretonne. Perpétuant le métier de leurs parents mais aussi de leurs grands-parents, Sten et Maria Furic portent aujourd'hui l’héritage précieux de ce savoir-faire acquis depuis 4 générations
L'histoire
de la conserverie Furic débute en 1920
, mais tout à l’origine, en 1795, c’est
un certain
Nicolas Appert
, originaire de Chalon-sur-Marne qui met au point un procédé qui va
révolutionner l’industrie alimentaire
NICOLAS APPERT, L'INVENTEUR DE LA CONSERVE
Quand vous ouvrez une boîte de conserve, vous le devez à un génial inventeur : Nicolas Appert.
60 ans avant Louis Pasteur, il a découvert les chaînes de sécurité alimentaire qui préservent la qualité bactériologique des produits.
En 1784, Nicolas Appert est confiseur à Paris. En plus de la fabrication des bonbons, il travaille sur un immense sujet ... Comment faire pour conserver longtemps des aliments comme les légumes, les fruits, le poisson, la viande ?
C'est en 1795, qu'il découvre qu’en soumettant les aliments à la chaleur dans des contenants hermétiques et stériles, on rallonge indéfiniment leur durée de vie. Ainsi est née la conserve. Nicolas Appert créé à Nantes la première usine de conserve au monde.
Cent ans plus tard, au début du 20ème siècle c’est en Bretagne que l’art de la conserverie est à son apogée.
UN SAVOIR-FAIRE UNIQUE :
LE TRAVAIL DU POISSON DEPUIS 4 GENERATIONS .
Le lien de la famille Furic avec l’univers de la mer et du poisson remonte au début des années 1920 …
Alain Furic, ancien marin pêcheur à Douarnenez est alors mécanicien automobile chez Renault, à Paris.
La petite histoire raconte que, venu au Guilvinec pour un mariage, Alain Furic décide de ne pas repartir et de s'y installer.
En 1920, il crée un atelier de marée d’achat et revente de poissons frais, puis dès 1923 il lance une activité de conserverie.
Dès 1926, l’entreprise manque de bras...
Jules Furic, le fils d’Alain, rejoint l’entreprise, son certificat d’étude à peine obtenu.
Ensemble ils se révèlent
très
entrepreneurs : Alain, s’appuyant sur ses compétences en mécanique, est
le
premier mareyeur du Guilvinec à investir dans un camion de transport, se créant
ainsi un avantage concurrentiel déterminant.
Parmi les anecdotes concernant la famille, citons celle de la jeune sœur de Jules FURIC, Yvonne, qui gagne en 1934 le gros lot de la loterie nationale, soit environ 70000 €, qu’elle investit dans l’entreprise familiale, donnant ainsi à l’entreprise une assise financière plus confortable.
Jules, avec un sens commercial déjà très développé, accélère le développement des activités : dès les années 30 il organise des tournées commerciales régulières dans toute la France, démarche très rare dans le poisson à l’époque. Sens commercial mais aussi sens marketing comme le montrent les décors des boîtes, des camions et des stands de foires.
Jules a également une notion intuitive de ce qu’est une filière, il soutient deux armements dans l’achat de leurs nouveaux bateaux.
C’est en 1943 qu’il devient officiellement responsable de l’entreprise, son père Alain continuera à y travailler jusqu’à la fin de la guerre.
A la fin des années 60 la société Furic compte donc une importante activité de marée, une activité de pisciculture en plein essor, tandis que l’activité de conserverie, quelque peu délaissée, est à la peine.
Le groupe FURIC
Dans les années 70, les quatre fils de Jules et Gabrielle intègrent l’entreprise : Alain et Gabriel s’occupent de la marée et de l’armement, Yvon de la pisciculture et Jean-François s’attelle à redresser l’activité de conserverie.
Alain commence par développer un magasin de marée dans la nouvelle criée de Saint-Guénolé et prend rapidement en charge l’ensemble de l’entreprise de marée.
Gabrie l travaille aux achats de marée et à la conserverie, puis au développement du magasin de Douarnenez.
Yvon développe les piscicultures : en Bretagne mais aussi en Normandie et en Italie, jusqu’à être, avec 16 piscicultures, la troisième entreprise piscicole en France et en Europe.
Jean-François s’occupe de la conserverie à partir de 1973. Les approvisionnements en poissons congelés de qualité permettent de garantir 40 heures par semaine au personnel, mettant fin à l’époque où il fallait fréquemment appeler le personnel à la sirène lorsque le poisson arrivait. La conserverie se spécialise dans les gros boîtages pour collectivités en sardines, maquereaux et thon albacore et devient le leader sur le marché français de la Restauration Hors Domicile au début des années 80.
1990
En 1987 un évènement majeur va marquer l’histoire de la conserverie : dans la nuit du 16 octobre un ouragan balaie la Bretagne, créant des dégâts gigantesques dans la région. L’usine Furic est détruite à 50% ! Mais en 3 semaines Jean-François Furic et ses équipes parviennent à redémarrer une partie de la production : signe de leur pugnacité et de leur engagement dans leur métier
Au début des années 80, Jean-François Furic veut élargir sa gamme, c’est à cette époque que son épouse Joelle rejoint l’entreprise pour développer de nouvelles recettes : des terrines de poissons, des rillettes, des plats cuisinés vont naître au fil des années.
C’est grâce à son sens de l’organisation industrielle, sa capacité à faire confiance à ses équipes, son exigence de qualité et son sens de l’innovation que Jean-François Furic redresse puis de développe la conserverie.
Jean-François va développer l’activité de manière significative de 1988 et 1996 et l’entreprise comptera plus de 120 personnes en 1996.
Mais les années 90 sont aussi des années de questionnement pour le groupe Furic, la succession familiale n’est pas assurée dans toutes les activités. C’est aussi une époque où de grands groupes cherchent à acquérir des entreprises plus petites pour sécuriser leurs marchés.
Ainsi
la Compagnie Saupiquet s’intéresse à la conserverie Furic. Les discussions sur
la décision à prendre seront difficiles pour les quatre frères.
Après
plusieurs mois, en juin 1996, la conserverie est cédée à la Compagnie
Saupiquet. 1 an plus tard, Jean-François Furic et son épouse sont
licenciés
1998
L’histoire aurait pu s’arrêter là …
Mais Jean-François Furic est un entrepreneur et après quelques mois de réflexion, il décide de recréer une entreprise : le 31 décembre 1998, Jean-François Furic, Joelle son épouse, Jacques Salas qui travaille avec Jean-François Furic depuis 1980, et Sten Furic, fils de Jean-François et Joelle, fêtent le réveillon en fabriquant les premières bouteilles de soupes de poissons de la nouvelle conserverie. Après une longue journée, ils peuvent trinquer à la nouvelle année dans l’atelier tandis que les autoclaves finissent de stériliser les soupes.
Une nouvelle conserverie, la tâche était ardue : repartir à zéro, retrouver un local, acheter du matériel, embaucher du personnel … mais, dès la fin de la première année, la gamme de petits conditionnements « La Compagnie Bretonne » compte une dizaine de recettes et l’entreprise emploie 7 personnes.
Au départ l’usine a fabriqué du petit boîtage : sardines, maquereaux, thon blanc, rillettes, soupes et bisques, foie de lotte, ainsi que divers plats cuisinés. A cette gamme classique se sont ajoutés les haricots de mer, et les salicornes.
A partir de 2002, Jean-François Furic lance également une gamme de produits en gros conditionnements à la marque « Keriti » à destination des collectivités. L’activité gros boîtage a permis de garantir le plan de charge et d’accroître la production.
C'est aussi à cette époque que Maria Furic, la sœur de Sten, commence à travailler pour la conserverie, d'abord à distance et au commerce. Elle rejoint définitivement l’entreprise en 2004 pour s’occuper de Ressources Humaines et de Vente à distance.
En 2013, Sten Furic prend la direction de l’entreprise.
Depuis 20 ans, la conserverie s’est développée autour de ses deux gammes, créant de nouveaux produits de façon régulière.
PHOTOS DEUX GAMMES
2020
Aujourd’hui, la société est dirigée par Sten Furic et sa sœur Maria Furic. Elle emploie 80 personnes et transforme 1500 t de matières premières par an.
2020 est une année clé pour l'entreprise qui a déménagé dans de tous nouveaux locaux situés à l'entrée de Penmarc'h : une surface de 6 100m² qui double l'espace de travail. Ce déménagement est une étape nécessaire au développement de l'activité de la conserverie, elle améliore
la capacité de production mais aussi les conditions de travail pour l'ensemble du personnel,